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L’extraordinaire demeure d’une grande courtisane.

C’est un édifice cossu mais discret, comme il en existe tant dans les quartiers huppés de Paris. Installé légèrement en retrait de l’avenue des Champs Elysée, protégé par une haute grille noire, l’hôtel de La Païva n’attire presque pas l’oeil. Combien sont passés devant sa façade d’inspiration Renaissance sans même lever le nez ? Sans se douter que subsistait là l’un des ultimes témoignages du Second Empire ?

 

 

Une volée de marches, une porte à double battant et le visiteur entre de plain-pied chez la marquise de Païva… Avec un peu d’imagination, il arrivera même un soir de  1866, au bon milieu de la grande fête donnée pour célébrer la fin d’impressionnants travaux… Durant la décennie que dura le chantier, l’ancienne petite fille pauvre née en Russie en 1818, eut maintes fois l’occasion de songer à son parcours. Et elle se remémora sans doute souvent cette nuit glaciale de décembre où elle fut retrouvée presque morte sur l’avenue des Champs Elysées… A l’endroit même, où, bien des année après, elle fit élever sa riche demeure. Voilà pour la légende.

La réalité de la Païva, c’est le destin d’une femme ambitieuse, qui entre dans la noblesse en épousant des hommes de haut rang. Qui s’installe dans le quartier le plus élégant de Paris – the place to be – et fait construire son hôtel grâce à la fortune de son troisième mari, le comte Guido Henckel von Donnersmarck, dit « le marquis de Carabas et de Silésie ».

Bien vite surnommé l’hôtel de La Païva, cette demeure conçue par l’architecte Pierre Manguin, sert d’écrin aux chefs d’oeuvre de la maitresse de maison : peintures de Paul Baudry, sculptures de Jules Dalou et d’Albert Ernest Carrier-Belleuse, céramiques de Théodore Deck, cheminées de Barbedienne… Aujourd’hui privé de son mobilier original, l’hôtel n’a rien perdu de son atmosphère Second Empire :  omniprésence de ce rouge profond si cher à l’époque, lourdes tentures de velours, boiseries incrustées de lapis-lazuli, médaillon en marbre de Carrare, peintures sur fond d’or, escalier taillé dans un bloc d’onyx jaune, manteau de cheminée en malachite….

Salons de réception, ancienne chambre de la Païva, salle de bain mauresque, bar, jardin intérieur ont conservé l’ambiance cossue et feutrée d’autrefois. La marquise pourrait surgir d’un instant à l’autre, et, des fenêtres qui ouvrent sur les Champs-Elysées, on se surprend à la guetter… Au loin, revenant du bois de Boulogne et venant de l’Etoile, juste à côté de l’omnibus hippomobile, n’est ce pas son fiacre qui s’avance ?

Mylène Sultan

A lire : L’extraordinaire hôtel Païva, Eric Mension-Rigau, Alexis Markovic et Odile Nouvel-Kammerer. Editions Les Arts Décoratifs, 2015, 45€.

Visite privée exceptionnelle de l’Hôtel de la Païva, sur les Champs-Elysées, le 29 avril et le 20 mai avec Mirabilibus. Visite approfondie en compagnie d’une conférencière (nous serons les seuls hôtes du lieu), teatime gourmand dans un hôtel élégant situé non loin et conférence de l’historien Lucien Maillard : « La Païva, l’impériale courtisane des Champs Elysées et autres destins de séductrices ».  130 € tout inclus. Nombre de places limité.

Inscriptions impératives par mail : contact@mirabilibus.fr. Plus d’informations ici.

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